Une marionnette comme...l’incarnation, la matérialisation d’un autre soi-même, un miroir de l’âme, le moyen d’aborder des questions existentielles en évitant les pièges réducteurs et narcissiques du psychologique au théâtre. La possibilité de prendre un peu de distance, de hauteur sur soi.
Un double, oui, mais pas un clone, plutôt un miroir de moi-même qui deviendrait très vite un miroir que je pourrai tendre au public et qui prendrait alors comme par diffraction une multiplicité de facettes, chacun pouvant s’y reconnaître.
La chute : sensation intérieure au saut du lit ; expression sensible, physique presque d’une angoisse incontrôlable, le sentiment d’impuissance, chaque jour au réveil face à l’absurdité d’une société de plus en plus oppressante et notre incapacité à proposer un autre mode de vie, de relation aux autres et au monde. Il s’agit d’une traversée, ce n’est pas un récit linéaire, une mise à nue pudique et néanmoins exposée. La chute et le rebond : cet étrange et terrible mouvement intérieur.
La chute comme quelque chose d’inexorable mais qu’il s’agirait d’apprivoiser comme le font les élèves parachutistes jusqu’à préférer tâtonner en équilibre instable plutôt que ronronner à ras de terre.
Ces états intérieurs nous les explorerons concrètement sur scène. La marionnette devient alors pour la comédienne de moyen de rendre concrète les affres et les aspirations intérieures par lesquelles nous passons tous à différents moments de nos vies.
L’écriture comme… une écriture à deux mains, la rencontre de plusieurs langages. Un risque à prendre où les mots viennent au bout des doigts, tombent les uns après les autres comme souvent superflus, redondants, bavards, finissant par trouver leur juste place à la charnière de l’invisible.